Dans l’univers des distributions Linux, il y a les classiques – Ubuntu, Debian, Arch – et puis il y a NixOS, une bête à part qui défie les conventions avec son approche déclarative et reproductible. Pas de chaos dans les dépendances, pas de configs qui partent en vrille : NixOS promet un système sous contrôle total, codé comme un programme. D’où elle sort, ce qu’elle apporte, et pourquoi elle pourrait séduire les nerds du terminal ? On démonte cette merveille open-source.
Liens : NixOS officiel, Repo GitHub, Nix Package Manager
Les origines : une idée folle qui prend forme
NixOS voit le jour en 2003, fruit d’une thèse de doctorat d’Eelco Dolstra à l’Université d’Utrecht. L’idée ? Appliquer les principes de la programmation fonctionnelle à la gestion de systèmes. Exit les installations bordéliques et les mises à jour qui cassent tout : Dolstra crée Nix, un gestionnaire de paquets purement fonctionnel, où chaque paquet vit dans un espace isolé avec ses dépendances exactes. NixOS pousse le concept plus loin en 2006 : une distro complète où le système entier – kernel, services, configs – est défini dans un fichier déclaratif.
Open-source sous licence LGPL, NixOS repose sur la communauté et un repo monstre, Nixpkgs, qui compte plus de 80 000 paquets aujourd’hui. Pas de versions figées comme Ubuntu 22.04 : elle suit un modèle rolling-release avec deux canaux stables par an et un canal unstable pour les audacieux. C’est Linux, mais repensé de zéro pour les puristes.
À quoi ça ressemble ?
NixOS, c’est un ovni. Tu ne l’installes pas comme une Debian classique – ici, tout passe par des fichiers .nix. Le principe :
- Déclaratif : Ton système est un script (ex. : /etc/nixos/configuration.nix). Tu définis les paquets, services (Nginx, SSH), users, tout. Un coup de nixos-rebuild switch, et bam, ton OS matche le script.
- Reproductible : Même config, même résultat, partout, tout le temps. Pas de « ça marchait sur ma machine ». Les dépendances sont versionnées et isolées dans /nix/store.
- Rollback facile : Chaque rebuild crée une génération. Ça plante ? nixos-rebuild –rollback, et t’es revenu en arrière, kernel inclus.
- Nix, le cœur : Le gestionnaire de paquets est détaché du système. Tu peux l’utiliser sur macOS ou d’autres Linux, mais avec NixOS, il pilote tout.
Côté interface, c’est toi qui choisis : KDE, GNOME, i3, ou rien – NixOS est agnostique. Le kernel est récent, les paquets aussi, et la doc (nixos.org/manual) est un bijou pour les nerds qui aiment lire.
Pour quoi faire ? Le rêve des bidouilleurs
NixOS n’est pas pour les newbies qui veulent un bureau en 5 clics. Elle excelle là où ça devient sérieux :
- DevOps et serveurs : Déployer un cluster avec des configs identiques ? NixOS te donne un blueprint reproductible. Nginx, Docker, tout est scriptable et versionné.
- Développement : Besoin d’un environnement isolé pour un projet (Python 3.11 + deps exactes) ? Nix te le monte sans polluer ton système. Fini les virtualenvs qui foirent.
- Expérimentation : Tester un service ou un kernel sans risquer ton OS ? Les rollbacks et l’isolation des paquets te couvrent.
- Minimalisme : Construire un système léger pour un Raspberry Pi ou une VM ? NixOS te laisse tout sculpter.
Mais faut du niveau. La courbe d’apprentissage est raide : syntaxe Nix à apprendre, pas de GUI pour les configs, et une logique qui déroute les habitués de apt ou pacman. Si tu veux juste surfer, Ubuntu est plus simple.
NixOS : le Linux des puristes
NixOS, c’est une distro qui ne fait pas semblant. Elle prend les principes de l’open-source – transparence, contrôle – et les pousse à fond avec une gestion système déclarative et bulletproof. Pour les DevOps, les devs, les nerds qui veulent un OS comme un programme, c’est une révélation. Pour les autres, un défi qui demande du temps. Téléchargeable sur nixos.org, elle te met au volant – à toi de coder ton système. Alors, prêt à rebuild ton monde ?
Liens : NixOS officiel, Repo GitHub, Nix Package Manager
