Image au fond sombre texturé, avec du texte beige en lettres capitales affichant « France – Liban : même recette, même facture » suivi d’une phrase plus petite : « On se retrouvera encore dans dix ans à raconter la même blague que le Libanais à l’Anglais… sauf que cette fois, ce sera un pont français

France – Liban : même recette, même facture

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Il y a cette vieille blague libanaise qui, à elle seule, résume un système entier.
Début des années 2000, un Libanais discute avec un Anglais. L’Anglais lui demande :
— Comment allez-vous faire fortune ?
Le Libanais répond :
— On va construire un pont qui vaut 20 millions, et on le vendra 30 000.
Dix ans plus tard, l’Anglais revient, surpris de voir son interlocuteur beaucoup plus riche que lui :
— Comment as-tu fait ?
— Tu vois le pont ?
— Non.
— On l’a vendu 30 000 euros.

On peut en rire, mais c’est exactement la mécanique qui a précipité le Liban dans une faillite économique sans précédent.

Le miroir français

En France, inutile de chercher un pont invisible : un objet acheté 30 € par un particulier se retrouve facturé 200 € à une mairie ou à une préfecture. Les explications officielles ? Normes à respecter, fournisseurs agréés, procédures de validation… Mais, soyons clairs, c’est surtout une escroquerie organisée sur de l’argent public.

Et c’est le même schéma : on finance des réseaux, on entretient des circuits fermés, et, au final, on draine les ressources des plus petits vers les plus gros.

La tonte économique

Au Liban, ça s’est traduit par le haircut économique : on a littéralement tondu les plus pauvres pour sauver les plus riches. En France, ce n’est pas encore une faillite nationale déclarée, mais c’est le même diapason. On presse la classe moyenne et populaire pendant que les plus gros trouvent des échappatoires, fiscales ou politiques.

Les conséquences ? Un pays qui se vide de ses talents. Dans certaines villes, la gentrification expulse les classes populaires. À l’étranger, notamment dans la Silicon Valley, le français se parle de plus en plus… mais c’est celui de nos jeunes diplômés qui innovent ailleurs, faute de pouvoir le faire ici.

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Le vrai problème : le système

Et ce n’est même plus une question de voter à gauche, à l’extrême gauche, à l’extrême droite, à l’extrême centre, à l’extrême diagonale ou à l’extrême verticale.
C’est un système.

Un système qui permet à ceux qui y sont installés de s’y maintenir, puis de placer des gens qui leur sont favorables. C’est du clientélisme pur, et c’est un cancer politique et économique. Un cancer qui ronge tout, qui détourne les ressources, et qui verrouille tout changement profond.

Le besoin d’un point de rupture

Pour briser cette mécanique, il faudrait un point de rupture. Accepter de s’aventurer dans l’inconnu pour espérer trouver cet homme — ou cette femme — providentiel(le) que la France attend depuis trop longtemps.

Ce modèle de gouvernance pouvait avoir un sens il y a trois siècles. Mais aujourd’hui, dans un monde ouvert et hyperconcurrentiel, ce n’est plus suffisant. Et quand on pense à l’avenir de nos enfants, l’argument de la “continuité” ne tient plus.

Voter… et demander des comptes

Voter reste essentiel. Mais peu importe le camp.
L’important, c’est de demander des comptes.
Pas des promesses, pas des concepts, pas des effets d’annonce : des faits et des résultats.

Parce qu’au final, peu importe la couleur politique, si le système reste le même, on se retrouvera encore dans dix ans à raconter la même blague que le Libanais à l’Anglais… sauf que cette fois, ce sera un pont français. Invisible lui aussi. (comme notre industrie…^^)