En France, on a un talent unique : celui de transformer n’importe quelle idée, parfois bonne sur le papier, en une usine à gaz parfaitement inutilisable.
Dernière trouvaille : confier le “signalement prioritaire” des discours haineux sur Internet à un club très fermé d’associations… toutes connues pour leur sens légendaire de la neutralité et de l’objectivité politique.
Sommaire de l'article
De quoi parle-t-on exactement ?
Début juillet 2025, Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité et de la Lutte contre les Discriminations, a annoncé la création d’une coalition d’une dizaine d’associations (LICRA, SOS Racisme, CRIF, SOS Homophobie, etc.), financées par l’État, pour signaler en priorité à l’ARCOM les contenus jugés haineux en ligne.
Officiellement, il s’agit de mieux protéger les mineurs et de lutter contre le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie et autres discriminations.
Dans les faits, cela donne un pouvoir considérable à des organisations militantes pour influencer ce qui reste visible ou non sur les réseaux sociaux.
La politique du cinéma
Pendant ce temps-là, les grandes priorités du pays… ne le sont pas vraiment.
C’est la politique du cinéma : toujours une annonce choc, toujours une mesure spectaculaire, mais rarement un scénario cohérent.
Petit best-of des chefs-d’œuvres récents :
- Sortir du nucléaire… pour y revenir 15 ans plus tard, après avoir claqué quelques dizaines de milliards dans des moulins à vent et des panneaux solaires made in China.
- Imposer la voiture électrique avec un réseau de recharge aussi dense qu’une antenne 5G dans un village d’Ardèche… puis faire marche arrière parce que “ça coûte cher et c’est compliqué”.
- Multiplier les décrets et comités sur la parité à l’INIA ou ailleurs, alors que personne ne sait à quoi sert exactement l’INIA… mais c’est paritaire, donc c’est important, paraît-il.
Le scénario probable
Les signalements prioritaires pleuvent sur tout ce qui déplaît idéologiquement aux associations sélectionnées.
Les plateformes, pour éviter les ennuis, suppriment massivement — c’est plus simple que de vérifier au cas par cas.
Les opposants politiques crient à la censure… et sont accusés de “tenir des propos haineux” : cercle parfait.
Et pendant ce temps-là, les vraies menaces (cybercriminalité, radicalisation violente, campagnes de désinformation étrangère) passent entre les mailles du filet, faute de moyens ou d’intérêt.
Le brouillard des réseaux sociaux
Il y a aussi l’autre strate du problème : le bruit ambiant des réseaux sociaux.
Tout le monde y raconte tout et son contraire, mélangeant faits, rumeurs et pure fiction.
Résultat : la confusion générale sert parfois de paravent. On parle de tout, surtout de n’importe quoi, et le public finit par se dire que “tout se vaut” et que la vérité est introuvable.
C’est une forme de double encapsulage :
- Une première couche de désordre volontaire sur les réseaux.
- Une seconde couche “officielle” qui justifie de resserrer le contrôle, sous prétexte de protéger la société.
Le spectacle avant tout
Mais au moins, on aura eu du spectacle.
Car c’est ça, le vrai savoir-faire politique : occuper la scène.
Peu importe si la pièce est bancale, si le scénario est prévisible et si les spectateurs se demandent pourquoi ils ont payé leur place : il faut que ça joue, et que ça joue fort.
Un jour, peut-être, on aura un gouvernement qui gère les priorités comme le ferait un bon chef de chantier : on commence par couler les fondations avant de repeindre la façade.
En attendant, on aura des lois sur la haine en ligne… pendant que l’économie, l’énergie et la souveraineté numérique continuent de prendre l’eau.