Je sors de Gladiator 2 avec un goût amer, comme si on m’avait promis une fresque épique et qu’on m’avait livré un produit calibré pour Netflix. En tant que nerd passionné d’histoire, je n’attendais pas une leçon académique — on parle d’Hollywood, après tout. Mais là, le film accumule les incohérences historiques, les scènes d’action absurdes, et un prosélytisme malvenu qui m’ont sorti de l’expérience.
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Une première bataille déjà ratée
Le film s’ouvre sur une bataille censée poser les enjeux et captiver le spectateur. Sauf qu’ici, c’est le festival du ridicule :
- Des tactiques militaires fantaisistes : Où est la discipline légendaire de l’armée romaine ? Oubliez la formation en testudo ou les rangs serrés. Ici, on a des Romains qui chargent comme dans un jeu vidéo, sans aucune logique.
- Les armes et armures : On dirait qu’ils ont fouillé un grenier de l’âge du fer et mélangé tout ça. Certaines pièces d’armures auraient plus leur place dans une production médiévale qu’à Rome.
- Un adversaire caricatural : L’ennemi est un amas de clichés sans profondeur. C’est à se demander si les scénaristes ont fait des recherches ou juste regardé 300.
Cette bataille, au lieu de poser une ambiance réaliste et immersive, ressemble à une cinématique de jeu mal scriptée.
Le prosélytisme mal digéré
Un autre problème majeur : le sous-texte religieux omniprésent. Alors que Gladiator (le premier) abordait la spiritualité romaine avec subtilité — les prières aux ancêtres de Maximus, la place des dieux dans la vie quotidienne — cette suite tombe dans un prosélytisme lourd et anachronique.
Certains personnages semblent tout droit sortis d’une parabole, avec des discours sur la rédemption ou la foi qui détonnent dans une Rome païenne. Ce manque de nuance trahit non seulement l’époque mais aussi le ton du premier film. Ce glissement moraliste n’a rien à faire dans un récit censé se dérouler dans l’Antiquité.
Incohérences historiques : Trop, c’est trop
On sait qu’Hollywood aime prendre des libertés avec l’Histoire, mais ici, c’est un massacre :
- La société romaine est déformée : Le film présente une vision manichéenne de Rome, avec des sénateurs corrompus d’un côté et des héros purs et courageux de l’autre. Où est la complexité politique qui faisait la force du premier opus ?
- Les pratiques et croyances : Les Romains étaient polythéistes et pragmatiques, pas les mystiques qu’on veut nous vendre ici. Même les gladiateurs eux-mêmes, présentés comme des figures quasi-messianiques, sont idéalisés à l’excès.
- Les anachronismes flagrants : Certains éléments du décor et des dialogues semblent tout droit sortis d’un drame contemporain. Cela crée un décalage constant qui m’a empêché de m’immerger pleinement.
Un spectacle vide de sens
Visuellement, oui, le film en met plein les yeux. Les décors numériques sont grandioses, les batailles sont chorégraphiées avec style… Mais le cœur du film est creux. Les personnages manquent de consistance, l’intrigue est cousue de fil blanc, et les libertés prises avec l’Histoire frisent l’irrespect.
Conclusion : Gladiator 2, une déception pour les passionnés
Ce film, bien qu’ambitieux, semble avoir oublié ce qui faisait la force de son prédécesseur : un équilibre entre drame humain, précision historique (relative), et spectacle immersif. Ici, tout est sacrifié sur l’autel du divertissement rapide et de la morale sur-simplifiée.
Ma note : 4/10 !
Un film qui pourra plaire à ceux qui cherchent une aventure épique déconnectée de tout réalisme, mais qui risque de frustrer les fans d’Histoire et les amoureux du premier opus.
Et vous, avez-vous survécu à cette bataille d’incohérences ? Partagez vos avis !